En avril 2023, Julie a commencé à éprouver de l’inconfort dans son aisselle et à sentir la présence d’une masse. Quelques mois plus tôt, le même événement était survenu, mais n’avait pas duré. Cette fois, l’inconfort est resté. En examinant Julie, son médecin a découvert dans sa poitrine une masse de la taille d’une balle de golf. Une biopsie a permis de confirmer que Julie était atteinte d’un cancer du sein triple négatif de stade avancé.
 
Julie a commencé sa chimiothérapie en juin, subissant des traitements hebdomadaires pendant trois mois. Durant ce temps, elle a subi divers effets secondaires, dont un rhinovirus, de la fièvre et des cloques sur les yeux. Afin d’atténuer la fièvre, des antibiotiques lui ont été prescrits; c’est là qu’on a découvert qu’elle y était allergique.
 
Le 1^er septembre, soit environ cinq mois plus tard, Julie a commencé la deuxième série de son traitement de chimiothérapie. Cette fois, les médecins ont opté pour un médicament différent accompagné d’immunothérapie. Le 7 septembre, alors qu’elle magasinait, Julie a commencé à avoir très chaud. Rentrée chez elle, elle a constaté qu’elle faisait de la fièvre. Elle a donc demandé à un ami de la conduire immédiatement à l’hôpital, où elle a attendu au triage pendant plus d’une heure, ce qui est inhabituel pour les patients en traitement de chimiothérapie. Des médecins ont finalement mesuré sa tension artérielle et effectué des analyses sanguines, qui ont dévoilé des résultats alarmants. Elle a été admise au service d’obstétrique de l’hôpital, qu’elle connaissait très bien, puisqu’elle y avait accouché de son fils six ans plus tôt.
 
Une dizaine de jours plus tard, Julie a été admise à l’unité de soins intensifs de l’hôpital général de Brockville. Elle a été victime de deux arrêts cardiaques, obligeant les médecins à effectuer des compressions thoraciques manuelles et à pratiquer la respiration artificielle. L’équipe médicale a avisé la mère de Julie qu’un nouvel arrêt cardiaque pourrait lui être fatal. La fièvre excessive a également provoqué des brûlures internes au deuxième degré. Elle était branchée à de nombreux appareils et suivait un traitement médicamenteux visant à rediriger le débit sanguin vers ses principaux organes. En raison du manque d’irrigation sanguine, ses mains, ses pieds et son nez se sont décolorés et ont pris une couleur noire. Les professionnels de la santé ont prédit que des interventions en chirurgie esthétique seraient nécessaires au rétablissement de ses extrémités.
 
À la fin du mois de septembre, Ornge a reçu une demande de transport aérien pour Julie vers l’Hôpital général de Kingston (HGK), où se trouvait son oncologue. Au départ, les médecins qui l’avaient prise en charge avaient prévu un transport par voie terrestre. Toutefois, en raison de sa tension artérielle, ils ont conclu qu’elle n’y survivrait pas. À son arrivée à l’HGK, les médecins ont envoyé des photos de ses lésions à la communauté médicale dans l’espoir de trouver un diagnostic et, par ricochet, le meilleur traitement pour sa maladie. Les médecins ont également fait venir par avion un spécialiste des brûlures de l’Hôpital Sunnybrook pour l’examiner. Pendant ce temps, Julie était enveloppée dans des couvertures de refroidissement, et on l’a plongée dans un coma artificiel afin de paralyser son corps.
 
Julie s’est réveillée le 7 octobre avec des souvenirs fragmentaires du dernier mois. Elle était incapable de se souvenir de tout ce qui s’était passé. Les médecins lui ont diagnostiqué une lymphohistiocytose hémophagocytaire (HLH), un syndrome inflammatoire systémique provoqué par une réponse immunitaire excessive. On observe souvent ce type de réaction chez les personnes atteintes d’une infection ou d’un cancer. Julie a subi une autre série de traitements de chimiothérapie pour lutter contre la HLH, ce qui, heureusement, a mené à l’élimination de son cancer.
 
Le rétablissement ne se fera pas du jour au lendemain. Julie devra réapprendre à marcher, à manger et à s’habiller, et elle devra subir une radiothérapie ciblant ses nœuds lymphatiques. Quelques semaines seulement avant notre entretien, Julie s’est retrouvée une fois de plus à l’unité de soins intensifs pour une infection pulmonaire. L’expérience a été des plus terrifiantes, autant pour Julie que pour ses proches, car elle présentait les mêmes symptômes que lors de l’épisode précédent.
 
Voici quelques photos des retrouvailles de Julie et de son équipe de transport d’Ornge.

 

 
Ce moment fut assurément mémorable. Avant de recevoir son diagnostic de cancer, Julie avait adopté un compagnon à fourrure. C’est lors d’une rencontre fortuite avec un couple ayant adopté un chien de la même race qu’elle a fait la connaissance d’un technicien licencié d’entretien d’aéronefs Ornge. Grâce à ce concours de circonstances, elle a pu entrer en contact avec un gestionnaire de base d’Ottawa, qui a organisé une rencontre avec son équipe de transport. Lors de celle-ci, Julie a été agréablement surprise d’apprendre que l’un de ses paramédicaux travaillait avec sa sœur.
 
Nous tenons à remercier le centre de contrôle des opérations d’avoir coordonné le transport de Julie, de même que les paramédicaux Esther et Matt et les pilotes Pascal et Harry, qui ont joué un rôle essentiel dans son arrivée à bon port.
 
Nous remercions vivement Julie de nous avoir si généreusement raconté son histoire et d’avoir aidé à mieux faire connaître la HLH. L’équipe Ornge lui adresse ses vœux les plus sincères et lui souhaite un prompt rétablissement!


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