Profil d’employé : Mike Peddle – Médecin spécialisé en transport sanitaire
septembre 8, 2025
8 septembre, 2025
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Mississauga
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By: Par: Ornge Média
Voici Michael (Mike) Peddle, un médecin spécialisé en transport sanitaire pour adultes chez Ornge. Urgentologue depuis plus de 17 ans, Mike a occupé différents postes de leadership dans les domaines des services médicaux d’urgence (SMU), de l’éducation et des soins de santé. Il nous a parlé de son expérience en tant que médecin, des apprentissages qu’il a faits dans ses différents postes et de la passion que son parcours lui a insufflée pour le système de santé de l’Ontario.
Pour commencer, présentez-vous. Que faites-vous chez Ornge?
Je m’appelle Mike Peddle et je suis médecin spécialisé en transport sanitaire (MSTS). Je travaille chez Ornge depuis 2013 et, en plus de ce travail clinique, en 2016, j’ai commencé à occuper des fonctions d’administration, d’abord comme directeur médical adjoint et ensuite comme directeur médical. Depuis 2021, je suis médecin associé, et j’ai des responsabilités dans les secteurs des opérations, de l’éducation et du centre de contrôle des opérations (CCO).
À quoi ressemble le travail des MSTS?
Les MSTS jouent un rôle unique dans le système de soins de santé. Ils facilitent les soins médicaux offerts aux patients transportés en Ontario. Ils épaulent les médecins et le personnel infirmier qui gèrent les patients, peu importe où ils se trouvent. Ils assistent également le CCO dans la planification et la logistique du transport des patients et offrent du soutien médical aux paramédicaux qui les transportent.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les MSTS d’Ornge et sur leur rôle quand un appel est reçu?
Les MSTS ont de nombreuses responsabilités tout au long du processus de transport. La première, c’est d’examiner les renseignements médicaux pour déterminer le niveau de soins et de priorité adéquat, ce qui implique de parler au personnel de l’établissement d’origine et d’accueil pour bien comprendre les besoins du patient et les délais à respecter. Comme nous avons parfois plus de demandes que de mains disponibles, nous nous occupons aussi du triage. Nous travaillons avec les agents de communication du CCO pour échanger des renseignements médicaux et optimiser les aspects logistiques du transport. En parallèle, nous surveillons en continu les appels sur le tableau pour réévaluer l’état de santé des patients et noter tout changement qui pourrait se répercuter sur l’échéancier de transport.
Sur le plan médical, nous assistons le personnel de l’établissement d’origine qui attend l’arrivée de l’équipage de vol d’Ornge en le conseillant et en l’aidant à se préparer pour le transport. Nous communiquons avec les paramédicaux pour coordonner et faciliter l’aspect médical des soins et du transport.
Qu’est-ce qui différencie les MSTS d’Ornge des médecins traditionnels?
Les médecins spécialisés en transport sanitaire (MSTS) remplissent des fonctions uniques et spécialisées dans le système de soins de santé, forts de leur expertise clinique doublée de connaissances à l’échelle des opérations comme du système. Nous sommes des experts en médecine d’urgence, en soins de traumatologie et en soins critiques, tout comme nos collègues qui se spécialisent en pédiatrie et en néonatalité. Ce qui nous différencie, c’est notre capacité à conjuguer cette spécialisation avec notre compréhension de l’environnement de transport. Autrement dit, nous maîtrisons la gestion des patients gravement malades ou blessés, et nous comprenons aussi les contraintes physiologiques et logistiques qu’impose le transport sur les soins aux patients et les décisions cliniques. Au-delà de nos connaissances cliniques et opérationnelles, nous disposons d’une vision globale du système : nous savons comment la géographie, l’infrastructure et les différences régionales influencent l’accès aux soins, et comment un transport rapide et bien coordonné peut combler ces lacunes.
Quel a été votre parcours scolaire et professionnel avant de travailler pour Ornge?
Je suis né et j’ai grandi à Terre-Neuve. C’est là-bas que j’ai fait mes études en médecine et que j’ai eu ma première expérience de travail avec les communautés des Premières Nations éloignées et uniquement accessibles par voie aérienne. C’est aussi là-bas que j’ai fait une évacuation sanitaire pour la première fois et que j’ai compris l’importance d’avoir un système de transport médical complet pour ces communautés. Ensuite, je me suis installé à London (Ontario) pour étudier à l’Université Western, où j’ai obtenu le FRCPC en médecine d’urgence. Après ma résidence, j’ai eu la chance de m’impliquer dans le système de soins préhospitaliers en transport terrestre en tant que directeur médical d’une base hospitalière et directeur médical d’un programme collégial. En 2013, je suis entré chez Ornge et je ne suis plus reparti. À part cela, je suis professeur agrégé à l’Université Western et collaborateur dans le groupe de recherche FIRST60. J’ai également un intérêt particulier et une formation en préparation aux situations d’urgence, et je suis l’un des médecins de l’Équipe des services médicaux d’urgence de la province.
Quand avez-vous réalisé que vous vouliez travailler en médecine préhospitalière?
À l’université et à l’école de médecine, j’étais déjà intéressé par la médecine préhospitalière, mais c’est pendant ma résidence que j’ai vraiment pensé à y faire carrière.
En tant que médecin, vous jonglez avec de multiples responsabilités : l’enseignement, la médecine d’urgence et Ornge. Pourquoi toutes ces expériences sont-elles importantes pour vous et comment faites-vous pour tout faire?
En tant que médecin, ces différentes responsabilités – cliniques, éducatives, administratives – élargissent et approfondissent ma vision du système de soins de santé. Tel rôle me forme sur tel autre, et la somme de ces connaissances m’aide à comprendre non seulement l’exercice de la médecine, mais aussi la manière dont les soins sont prodigués d’un contexte à l’autre. Grâce à l’enseignement, je reste au courant de la recherche médicale et des nouvelles données. Comme la littérature en médecine ne cesse d’évoluer, mes échanges avec les apprenants me permettent de rester affûté et informé. D’un autre côté, la médecine d’urgence en première ligne reste centrale dans mon identité de médecin. Elle me garde ancré dans les soins aux patients en temps réel et m’offre cette expérience directe et pratique qui m’a attiré dans le milieu au tout départ.
Chez Ornge, j’ai pu appliquer mes connaissances cliniques dans un environnement totalement différent, qui me donne l’occasion de relever des défis à l’échelle du système. Quand on travaille dans le transport sanitaire, on découvre comment les obstacles opérationnels et géographiques peuvent retarder l’accès aux soins. C’est un point de vue unique que je n’aurais pas pu avoir dans un poste classique aux urgences.
Bien sûr, pour gérer tout cela, il faut planifier et gérer son temps soigneusement, et savoir établir ses priorités. Il faut aussi un esprit d’équipe, et j’ai la chance de travailler avec des équipes fantastiques à tous les égards. Tous les projets auxquels je participe nécessitent de la collaboration et des efforts concertés. Au fil du temps, j’ai également appris l’importance de trouver un équilibre et de prendre soin de moi. Ce juste milieu entre vie et travail est d’ailleurs un point sur lequel je continue de travailler activement.
Quel est le plus grand défi quand on est urgentologue?
Les soins d’urgence ont énormément changé depuis que j’ai commencé ma carrière. À bien des égards, ils sont devenus le baromètre du système de soins de santé en général. Quand le reste du système est fragilisé, on le constate immédiatement dans les services d’urgence.
À l’heure actuelle, le plus gros défi auquel nous faisons face est le manque de capacité généralisé. La plupart des hôpitaux enregistrent des taux d’occupation qui approchent ou qui dépassent les 100 %, ce qui laisse peu de latitude pour répondre aux hausses de la demande. Cela entraîne des goulots d’étranglement dans le flux des patients, des temps d’attente plus longs et des pertes d’efficacité dans tout le système.
Et le problème ne touche pas que les services d’urgence. Les contraintes de capacité se ressentent dans tout le continuum des soins : des soins primaires aux services préhospitaliers en passant par le SMU, les soins hospitaliers et même les soutiens communautaires après le congé. Or, quand toutes les parties du système fonctionnent à plein régime, il est difficile de transporter les patients efficacement et d’offrir des soins rapides.
Pouvez-vous nous parler des initiatives de formation qui sont prévues pour les années à venir?
Nous cherchons toujours des moyens d’améliorer et d’adapter la formation chez Ornge, autant pour notre programme de développement professionnel continu (DPC) que pour la formation initiale. Nous évaluons et ajustons activement notre modèle de DPC, le but étant d’élargir non seulement notre champ de pratique, mais aussi le modèle de prestation afin de donner au personnel ce dont il a besoin quand il en a besoin. Sur le plan de la formation initiale, nous apportons présentement des modifications qui vont bonifier non seulement l’expérience d’apprentissage pour les nouveaux paramédicaux, mais aussi l’efficacité du modèle d’un point de vue organisationnel.
Pour les médecins, les soins aux patients sont une fonction centrale. En tant que médecin associé, comment faites-vous en sorte que les patients restent au cœur de tout dans une perspective d’avenir?
Quand on fait partie du leadership administratif des soins de santé, une des particularités est de pouvoir influencer et changer les systèmes des soins pour les patients de l’Ontario, ce qui en définitive touche chaque patiente et patient dont nous nous occupons. En fin de compte, il s’agit vraiment de se pencher sur notre système et de veiller à ce qu’il réponde aux besoins des patients et de nos partenaires en santé. Nous devons nous assurer que nous sommes – et resterons – en bonne posture pour le faire en dotant le système des outils et des ressources nécessaires.
Comment faites-vous pour améliorer les délais et optimiser les interventions? Et comment faites-vous de cela une priorité dans la prise de décisions?
La rapidité et la réactivité sont essentielles pour que nous soyons en mesure, sur le plan opérationnel, de répondre aux besoins des patients et des communautés que nous servons. Dans mon cas, cet état de préparation touche plusieurs domaines – la formation, les opérations et le centre de contrôle des opérations (CCO) – qui jouent chacun un rôle crucial dans notre capacité à fournir des soins au moment et là où ils sont nécessaires.
Sur le plan de la formation, il s’agit de veiller à ce qu’elle soit efficace et efficiente, afin que nos bases aient le personnel nécessaire et l’effectif optimal pour répondre aux appels. Cela signifie également que le personnel est formé continuellement, ce qui donne aux cliniciens la confiance et la compétence pour offrir des soins de haute qualité dans des environnements de transport complexe.
Quant aux opérations et au CCO, il s’agit de voir à ce que notre flotte soit complète et bien positionnée, et aussi d’adopter des plans de déploiement appuyés par des données et adaptés à la demande. Nous devons connaître les difficultés qui pèsent sur l’intégralité du système pour être efficaces dans le traitement des appels et le déploiement de nos équipes. Nous y parvenons par une évaluation et une étude des données en équipe, ce qui nous permet de concevoir des outils décisionnels et d’adapter notre système en fonction de nos partenaires communautaires, de nos patients et de notre personnel.
Que signifient responsabilisation et transparence pour un médecin?
Dans mon travail de médecin, je pense que la responsabilisation est le fait de savoir ce que je dois faire et pourquoi c’est important. C’est avoir une idée claire de mon rôle et de mes responsabilités et comprendre leur importance dans le contexte global du système de santé et dans les soins pour chaque patient. Il ne suffit pas de faire ses tâches; il faut constamment offrir des systèmes et des soins qui sont rapides, efficaces et centrés sur les patients. Pour ce faire, il faut se livrer régulièrement à l’introspection et évaluer le système de manière critique, tel qu’il est, en recherchant les améliorations possibles. La responsabilisation, c’est aussi être à la poursuite des meilleures pratiques, de l’amélioration continue de la qualité et de la croissance professionnelle. Il faut être proactif, prendre des initiatives, surmonter les difficultés judicieusement et toujours vouloir faire avancer les standards des soins que nous offrons. En définitive, il faut agir et avoir le cran d’induire des changements qui permettront de répondre aux besoins des patients comme du système de soins de santé en général.