Learning from Fentanyl

Apprendre du fentanyl

mars 22, 2018

22 mars, 2018

|

Mississauga

| By: Par:

Jonathan Lee

Tout ce que vous devez savoir sur les soins de santé, le fentanyl peut vous l’apprendre

Récemment, je me préparais à transporter une patiente pédiatrique. Elle était sous sédation pour que le respirateur puisse faire son travail : l’aider à respirer. Malgré cela, elle était plutôt agitée, et sa fréquence cardiaque était un peu plus élevée que je ne l’aurais voulu.
 
J’ai regardé la mère de la patiente et je lui ai dit : « Je vais lui donner quelque chose pour calmer sa douleur. »
 
« Quoi? », a-t-elle demandé.
 
« Du fentanyl. C’est un narcotique à action brève », lui ai-je expliqué.
 
« Ne lui donnez pas ça, c’est une drogue dangereuse! Ça tue des gens! », m’a-t-elle imploré.
 
Sa réaction m’a pris au dépourvu. Je me suis arrêté un moment pour lui expliquer que, souvent, les gens qui consomment du fentanyl dans la rue ne connaissent pas la quantité exacte de drogue qu’ils prennent, et qu’une dose trop forte peut entraîner la mort des suites d’une chute de la tension artérielle ou d’un arrêt respiratoire.
 
Je lui ai également expliqué comment j’avais calculé la dose que j’allais administrer à sa fille, et ce que j’allais faire pour traiter d’éventuels effets secondaires. Ensemble, nous avons regardé le respirateur, qui pouvait fournir à son enfant toute l’aide dont elle avait besoin pour respirer. La mère a vu que la tension artérielle de sa fille était mesurée en continu, et que nous disposions de sacs pour perfusion intraveineuse en cas de chute de tension.
 
Je lui ai fait remarquer les signes physiques semblant indiquer que sa fille souffrait. Je lui ai dit que je recommandais le fentanyl parce que ses effets se dissiperaient beaucoup plus rapidement que ceux des autres médicaments. À la fin, la mère a donné son accord, et la patiente s’est apaisée une fois sa douleur soulagée.
 
La mère pensait que le fentanyl était une substance nocive, ou un « mauvais » médicament, parce qu’elle l’associait à la crise des opioïdes décrite dans les médias. En fait, il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » médicament; il y a des médicaments, tout simplement, et chacun a ses effets désirables et indésirables. Ce qui les rend bons ou mauvais, c’est l’usage qu’on en fait. Je ne pense pas qu’elle aurait réagi aussi fortement si j’avais suggéré de donner de l’acétaminophène à sa fille, par exemple. Pourtant, l’acétaminophène, pris en quantité excessive (que ce soit délibéré ou non), est à l’origine de plus de 4 600 hospitalisations par année au Canada.
 
Ma discussion sur le fentanyl avec cette maman met en évidence une compétence que doit posséder tout parent qui accompagne son enfant dans le système de santé.
 
Les soins de santé sont essentiellement constitués d’une suite d’examens et de traitements. Chacun d’entre eux (qu’il s’agisse d’une radiographie, de la prise de médicaments ou d’une chirurgie) comporte ses risques et ses avantages. Mon travail, et celui de tous les membres de notre équipe de soins pédiatriques, est de mesurer les risques et les avantages de chaque intervention avant de prendre une décision.
 
Mon travail, c’est aussi de faire en sorte que vous, les tuteurs légaux, soyez bien informés. Tout parent a le droit de prendre une décision éclairée sur le traitement de son enfant. Pour ce faire, il faut poser des questions : « Pourquoi mon enfant a-t-il besoin de ça? » « Quels en sont les risques et les avantages? » C’est le meilleur point de départ.
 
Jonathan Lee est paramédical en soins critiques pour Ornge.

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