Ornge Pulse Podcast

Paramédecine en vol avec Pat et Marcie

ÉPISODE 4

juin 11, 2021

11 juin, 2021

|

Ontario

| By: Par:

Ornge Media

En voyant une ambulance aérienne dans le ciel, vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait à bord ou comment travaillaient les « héros de l’air »? Pat et Marcie Auger, un duo dynamique d’Ornge, nous expliquent les subtilités de la paramédecine en vol et de leur vie.

Ces deux paramédicaux en soins critiques basés à Ottawa racontent leurs expériences de travail, discutent de fausses idées répandues et parlent de leur relation en tant que collègues et conjoints.

 

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Voir la transcription de l’épisode ci-dessous.

Rachel Scott :
Ornge est le plus grand fournisseur de services d’ambulance aérienne et terrestre au Canada. Nous effectuons plus de 20 000 déplacements pour des patients chaque année. De la frontière du Manitoba à la limite de la baie James, de la rive nord du lac Érié à la capitale nationale, Ornge aide les patients à obtenir les soins dont ils ont besoin, un transport à la fois. Ce balado vous donnera un aperçu de notre fonctionnement interne. Qu’il s’agisse de la coordination et de la répartition des appels, du triage des patients dans la province ou de la logistique liée à l’exploitation d’une flotte d’hélicoptères, d’avions et d’ambulances terrestres, vous découvrirez ce qu’il faut pour fournir des soins vitaux dans un environnement en constante évolution. Vous écoutez PULSE d’Ornge. Ici Rachel Scott, votre animatrice. Dans cet épisode, nous levons le voile sur les coulisses d’Ornge. Brisons d’abord quelques mythes.

Marcie Auger :
Selon moi, la plupart des gens nous voient comme ceux qui vont sur les lieux des accidents de voiture et qui transportent les victimes à l’hôpital. Notre visibilité publique est au maximum quand nous atterrissons sur l’autoroute, sur l’accotement ou dans une petite collectivité. Ça marque les esprits. Les hélicoptères. Les gens qui traversent l’aire de trafic, casque à la hanche. Vous voyez le genre. Mais ce type d’appels – qui sont très importants parce qu’il faut vite parvenir à un centre de traumatologie – ne représente en fait qu’un petit pourcentage de nos activités.

Rachel Scott :
Vous venez d’entendre Marcie Auger.

Marcie Auger :
Je suis paramédicale aérienne en soins critiques et l’actuelle coordonnatrice des enquêtes de sécurité paramédicales chez Ornge. J’y travaille depuis sa création en 2006. Mes débuts en vol remontent à 2002, et ceux comme paramédicale, à 1996.

Rachel Scott :
Elle et son mari, Pat Auger, vont expliquer aujourd’hui le rôle d’Ornge.

Pat Auger :
Je suis un paramédical aérien en soins critiques actuellement basé à Ottawa. J’occupe aussi le poste de coordonnateur des opérations spéciales chez Ornge. J’évolue dans le système d’ambulances aériennes depuis 1993 et je suis chez Ornge depuis sa création en 2006.

Rachel Scott :
Que fait Ornge exactement?

Pat Auger :
Ornge est une organisation très complexe qui regroupe une équipe multidisciplinaire.

Rachel Scott :
Nous avons demandé à Pat et Marcie de nommer autant de membres de l’équipe que possible, aussi vite que possible. On y va?

Pat Auger :
On trouve d’abord chez Ornge des médecins spécialisés en transport sanitaire. Ils travaillent directement avec le centre de communication pour fournir des directives médicales aux équipages de vol et des conseils aux hôpitaux périphériques.

Marcie Auger :
Les techniciens d’entretien d’aéronefs (TEA) s’occupent de la préparation et de l’entretien réguliers des aéronefs pour que nous puissions réaliser nos missions en toute sécurité et au pied levé.

Pat Auger :
Les pilotes – commandants ou premiers officiers – opèrent nos aéronefs à voilure tournante et à voilure fixe.

Marcie Auger :
Les gestionnaires et les administrateurs des bases contribuent à la préparation globale des bases et veillent à ce que nous ayons les fournitures, l’équipement, les produits et les médicaments nécessaires pour réaliser les différents types d’interventions.

Pat Auger :
Il y a aussi les agents de communication qui répondent aux appels des hôpitaux périphériques, font le triage et nous relaient l’information.

Marcie Auger :
Sans oublier le Service de l’éducation et de la formation aux bases hospitalières qui est responsable de la formation et de la certification initiales et continues des paramédicaux.

Rachel Scott :
Nous savons maintenant qui compose Ornge, mais que font les membres de l’équipe?

Pat Auger :
Voyons voir. En tant qu’organisme, Ornge prend part à tout un tas d’activités. Commençons par la première : les interventions sur les lieux d’accident. Vous voyez un hélicoptère atterrir sur le bord de la route après un grave accident de voiture. Voilà un exemple de ce que fait Ornge.

Marcie Auger :
Nous effectuons des déplacements pour des greffes d’organes partout en Ontario.

Pat Auger :
Nous nous chargeons du transport pour soins critiques, mais, par exemple, en néonatalité, c’est-à-dire chez les bébés prématurés.

Marcie Auger :
S’ajoutent à cela les transports pédiatriques.

Pat Auger :
Nous prenons en charge des cas d’obstétrique, des femmes qui accouchent ou dont la grossesse à haut risque peut provoquer un travail prématuré.

Marcie Auger :
Il y a les appels de cardiologie. Nous transportons les patients des petits hôpitaux qui requièrent des soins spécialisés.

Pat Auger :
Même chose pour les cas d’AVC.
Marcie Auger :
Nous transportons les patients avec trauma vers les centres de traumatologie. C’est là que beaucoup de monde nous voit atterrir sur l’autoroute. Mais nous allons aussi chercher ceux qu’on a conduits à un petit hôpital.

Pat Auger :
Nous prodiguons des soins intensifs à bord de l’aéronef.

Marcie Auger :
Nos médecins spécialisés en transport sanitaire fournissent des services de télémédecine et du soutien logistique dans le Grand Nord.

Pat Auger :
Nous contribuons à la planification pour les périodes de grande affluence. Il faut se préparer aux augmentations soudaines de la demande en soins médicaux lors d’un incident majeur. Ces jours-ci, la planification concerne notamment la COVID-19.

Rachel Scott :
Vous avez tout retenu? Sinon, ne vous inquiétez pas. Chaque épisode s’attarde sur un rôle en particulier. Celui d’aujourd’hui nous permet d’en savoir plus sur les expériences des paramédicaux. À quoi ressemble une journée typique dans la vie de Pat et Marcie?

Pat Auger :
Il y a beaucoup à faire à la base avant de pouvoir effectuer une intervention. On ne sait jamais quel genre d’appel on va recevoir. Une journée, ce sera un enfant en détresse respiratoire. Une autre, ça pourrait être un homme qui fait une crise cardiaque.

Phil Kim :
Auriez-vous des exemples d’appels reçus ou d’expériences mémorables?

Rachel Scott :
Je vous présente Phil Kim, coordonnateur du balado. Il a pu s’entretenir avec Pat et Marcie. Vous l’entendrez tout au long de l’épisode.

Pat Auger :
Récemment, nous avons été appelés aux soins intensifs de l’Hôpital général de Kingston pour gérer une crise drépanocytaire. La patiente pédiatrique présentait un syndrome aigu à la paroi thoracique. Son état était si critique que l’équipe de l’Hôpital général de Kingston, un établissement de soins tertiaires, peinait à s’en occuper. On a dû intuber et ventiler la patiente. La ventilation était très difficile, et il a fallu des doses massives de médicaments pour stabiliser et maintenir la tension artérielle, dont pas mal d’adrénaline et d’autres médicaments complexes.

Marcie Auger :
Oui. Il y avait plusieurs perfusions, et nous avons administré des doses pendant le vol pour la maintenir en vie jusqu’à son arrivée à l’hôpital d’accueil.

Pat Auger :
Et nous lui avons donné des doses bien plus élevées que celles utilisées normalement sans directives médicales. Je me souviens que cet appel était particulièrement compliqué. Marcie, tu étais au téléphone avec trois médecins en même temps, non? Vous essayiez de trouver la bonne façon de procéder.

Marcie Auger :
Nous avons aussi reçu des appels tragiques l’été. Chaque saison estivale, un enfant se noie dans une piscine. La noyade est très rapide. Ça peut arriver en un clin d’œil.

Pat Auger :
L’été, il y a aussi les brûlures. C’est immanquable. Chaque année, nous recevons un appel à propos d’une personne qui a versé de la gazoline sur un feu de camp. Résultat : explosion ou retour de flamme. La personne finit avec des brûlures étendues. Je crois que la dernière fois, c’était sur 70 ou 80 % du corps. Le patient a dû être intubé, ventilé et mis sous de puissants sédatifs. Nous l’avons transporté au centre des grands brûlés de Toronto.

Marcie Auger :
En fait, nous avons répondu à plusieurs appels de trauma mémorables. Nous avons pris en charge un enfant victime d’un accident de voiture qui avait été éjecté avec son siège d’auto et avait subi un arrêt cardiaque. Nous avons réussi à le réanimer et à avoir un pouls en route vers le centre de traumatologie.

Pat Auger :
Un autre patient pédiatrique s’était pendu. C’est un autre exemple d’appel.

Marcie Auger :
Nous voyons beaucoup de blessures à la tête catastrophiques, mais l’une des plus mémorables impliquait un groupe de cyclistes. Le groupe a été frappé par une camionnette sur le territoire de la ville en fait. On nous a envoyé sur les lieux, et nous avons transporté une des victimes qui présentait une blessure à la tête assez grave, mais qui s’est remise depuis.

Pat Auger :
Parfois, on fait appel à nous pour transporter des cas urgents d’obstétrique ou de travail prématuré. Je pense à un où le bébé se présentait par le siège. Nous avons pratiqué un accouchement en présentation du siège en mode des pieds. Le temps manquait pour se rendre à l’établissement de soins tertiaires.

Marcie Auger :
On est un peu à l’étroit pour faire un accouchement à bord d’un aéronef.

Pat Auger :
Sans oublier qu’il s’agit d’un nouveau-né prématuré.

Marcie Auger :
Nous avons eu des appels pour des blessures par balle. Certaines étaient à la tête, d’autres, à la poitrine. Certaines étaient liées à…

Pat Auger :
Des accidents.

Marcie Auger :
Des accidents de chasse. Et des coups de feu accidentels quand on fait le tour d’une clôture ou d’un endroit sans garder l’arme dans une position sécuritaire. Au sujet des patients aux soins intensifs, nous avons fait plusieurs transferts vers les soins intensifs durant la crise de la grippe H1N1. C’est la même chose aujourd’hui avec la COVID-19. Nous transportons beaucoup de patients qui sont très difficiles à ventiler et à oxygéner. Et le principal défi est de maintenir la ventilation et l’oxygénation jusqu’à l’unité de soins intensifs.

Pat Auger :
Parlons des éléments essentiels aux interventions. Nous emportons des narcotiques, très semblables à ceux qu’on trouve à l’urgence ou aux soins intensifs, différents médicaments pour la réanimation et des antibiotiques. On doit vérifier tous ces produits. Il faut absolument que nos véhicules soient fins prêts, qu’il s’agisse d’une ambulance terrestre pour soins critiques, d’un aéronef à voilure fixe ou d’un aéronef à voilure tournante. Nous travaillons surtout avec nos trousses médicales, dont le contenu doit aussi faire l’objet d’une vérification. On parle entre autres du sac d’équipement pour les voies aériennes, des fournitures pour trauma, des médicaments et de tout cet équipement vital. Nous avons des ventilateurs à bord de l’aéronef, par exemple, comme ceux utilisés aux soins intensifs. Nous transportons des patients intubés et ventilés au quotidien. L’intubation – l’insertion d’un tube dans les voies respiratoires – nous permet de faire respirer le patient entre deux établissements ou entre le lieu de l’accident et l’hôpital. Tout cet équipement vital doit être inspecté.

Marcie Auger :
Habituellement, si nous ne répondons pas à un appel, nous suivons de la formation médicale continue. Une bonne partie se fait en ligne. Il y a des exigences mensuelles et annuelles. On s’assure ainsi de suivre les formations requises pour les interventions et les opérations. Chaque année, il faut notamment s’exercer à quitter un aéronef en vol stationnaire. Nous devons savoir comment descendre de l’aéronef dans une zone qui ne peut pas supporter tout son poids, sur la rive d’un lac ou dans des régions difficiles d’accès, par exemple. Si l’appareil fait du surplace, nous pouvons descendre, mais ça prend une formation pour le faire sans danger.

Marcie Auger :
Il y a aussi une formation annuelle en évacuation sous l’eau. Ce n’est vraiment pas ma préférée, mais on apprend comment évacuer l’aéronef s’il y a un incident près de l’eau. S’ajoutent à cela nos autres formations annuelles. Il faut toujours se tenir à jour quant à la RCR et aux nouveaux équipements à bord de l’aéronef. Le plus récent ajout concerne l’installation de pompes à perfusion. Nous devons veiller à suivre la formation requise pour utiliser de façon efficace et efficiente les nouvelles pièces d’équipement.

Phil Kim :
Je peux savoir pourquoi la formation en évacuation sous l’eau n’est pas votre préférée?

Marcie Auger :
Moi? Pat l’adore parce qu’il aime être dans et sous l’eau. C’est lui qui… En fait, on vous attache à une machine qui vous met dans l’eau, tête en bas, et vous apprenez à vous extirper de l’aéronef. Pat s’amuse bien parce qu’il a été sauveteur. Il reste assis et attend un peu sous l’eau, tête en bas. Moi, j’ai l’impression qu’il faut évacuer au plus vite. C’est vraiment très sécuritaire. Les formateurs sont avec vous sous l’eau à chaque étape. C’est probablement la meilleure façon d’apprendre à faire l’évacuation pour quelqu’un qui a peur de l’eau. Alors, ce n’est pas ma formation préférée, mais j’ai survécu.

Phil Kim :
Vous feriez d’excellents candidats à Fear Factor avec toute cette formation.

Marcie Auger :
Quelqu’un nous a demandé si nous ferions The Amazing Race, mais je ne sais pas. Nous essayons de voir qui ferait quoi. Je crois qu’il mangerait les trucs louches, et que je m’occuperais du yoga et des arts. Je lui laisse tout ce qui est terrifiant.

Phil Kim :
Quelle incidence a votre travail sur votre vie?

Pat Auger :
On peut facilement s’oublier dans le travail. Tous les deux, je crois qu’en fait, c’est notre façon de voir la vie qui a évolué. Nous faisons attention de trouver un équilibre. Les gens se demandent comment nous y arrivons, mais c’est une question de planification. Nous mettons à l’horaire les temps d’arrêt.

Marcie Auger :
Oui. Nous prenons le calendrier et planifions un voyage de camping, par exemple. Sans connaître la destination ou les participants, qui dans la famille pourra se libérer, nous mettons ça à l’horaire. Il faut prévoir des moments à deux et du temps en famille et avec les personnes qui comptent pour nous.

Phil Kim :
Génial. Je me demandais, étant donné que vous êtes ensemble au travail et en dehors, comment est cette dynamique. À quel point est-ce formidable de partager vos expériences de travail? Vous faites la formation en évacuation sous l’eau ensemble et vous voyez la réaction de l’autre.

Marcie Auger :
Une réaction différente. Disons que ça a été intéressant. Nous avons été partenaires au travail un certain temps avant de l’être dans la vie. Nous nous connaissions depuis un bon bout de temps. Ce n’était pas notre première relation. Quand nous avons commencé à sortir ensemble, nous y avons réfléchi à deux coups. Tout le monde sait que certaines relations finissent mal. Nous étions d’excellents partenaires et nous ne voulions pas mettre ça en péril. Alors, nous avons fait attention et nous avons eu des discussions cruciales, mais ça s’est toujours bien passé.

Marcie Auger :
Parfois, c’est étrange de tout faire ensemble, mais notre relation s’est développée en partie au travail. C’est là que nous avons tissé des liens serrés. Et nous arrivons à très bien collaborer, puis à revenir à la maison pour passer du temps ensemble et laisser la poussière retomber. Ça paraîtra étrange pour plusieurs, mais c’est ce qui fonctionne pour nous. La majorité du temps, si nous excellons, c’est parce que nous nous comprenons totalement. Nous comprenons le travail de l’autre. Nous nous soutenons mutuellement. C’est une formule gagnante. Nous travaillons bien ensemble, tout simplement.

Phil Kim :
Oui, j’imagine que ça crée un lien puissant. C’est une chose quand votre partenaire vous explique ce qui s’est passé dans sa journée ou au boulot, mais c’en est une autre de vivre l’expérience ensemble et d’avoir cette empathie et cette compréhension profonde.

Marcie Auger :
Des couples, il y en a tout plein dans notre secteur. C’est assez commun en fait. À Ottawa, d’une année à l’autre, on compte quatre, cinq, six couples sur les deux bases. J’ai l’impression que la tendance est là. Quand on répond à plusieurs appels difficiles ensemble, on tisse des liens très serrés. À la base, nous avons beaucoup de collègues et de partenaires. Nous sommes tous bons amis parce que nous nous vivons beaucoup de choses ensemble.

Phil Kim :
La prochaine question sera peut-être un peu difficile. Avez-vous vécu une journée ou une expérience particulièrement difficile dans votre carrière?

Marcie Auger :
Ça date un peu, mais il y a eu l’« appel de notre carrière ». C’était autour de 2006.

Pat Auger :
Je ne sais pas s’il faudrait taire son nom.

Marcie Auger :
Ils nous ont réunis à la télé. Les médias en ont parlé, mais peut-être pas son nom. Il avait 18 mois quand Pat et moi avons reçu... Quoi?

Pat Auger :
Il avait 19 mois.

Marcie Auger :
Dix-neuf mois? Pat et moi avons reçu un appel pour aller à… Winchester?

Pat Auger :
Oui.

Marcie Auger :
Le répartiteur nous dit : « On ne sait pas de quoi il s’agit. Mais ils ont besoin de vous. Prenez un aéronef et allez-y. On n’a pas d’information. »

Phil Kim :
Est-ce que ça arrive souvent ou c’est plutôt rare que vous n’ayez pas d’information avant de partir?

Marcie Auger :
Non, non. Ça arrive de temps en temps quand le centre de répartition voit qu’il y a une urgence, mais qu’on manque d’information. Parfois, il vaut mieux se mettre en chemin en attendant les détails. Au pire, ils n’ont pas besoin de nous, annulent l’opération et nous renvoient à la base. Ça arrive assez souvent avec les interventions sur les lieux d’accident. On nous appelle, puis l’équipe terrestre arrive et voit que le patient ne répond pas aux critères du transport aérien. Alors, ils l’annulent. Mais dans le cas du petit, la demande semblait vraiment urgente. Nous nous sommes donc mis en chemin.

Pat Auger :
Ensuite, on nous a dit de quoi il en retournait : un bambin passé sous les roues d’une tondeuse. C’est là que nous avons compris toute la gravité de la situation.

Marcie Auger :
À notre arrivée, le père se tenait dans un coin couvert de sang. Il avait pris son fils sur ses genoux et l’avait conduit à Winchester. Le père était dans la pièce, et il manquait à l’enfant toutes les structures faciales qui servent à se repérer et à placer le masque de façon étanche pour assurer la ventilation et l’oxygénation.

Pat Auger :
Il a fallu poser un tube, aspirer le sang hors de la bouche et intuber. L’intubation a été très difficile et très intense parce qu’il fallait s’y retrouver malgré l’anatomie déformée. Je crois qu’il a fallu faire une perfusion interosseuse. Nous avons percé l’os avec une aiguille. Puis, nous avons commencé la transfusion sanguine. Alors, nous avons intubé le petit et l’avons réanimé, tout ça devant son père. Nous avons fait notre travail, mais l’appel reste mémorable à cause de l’accès difficile aux voies respiratoires, de l’étendue des blessures et de la quantité de sang.

Marcie Auger :
Nous avons demandé au père de nous accompagner.

Pat Auger :
Oui, c’est vrai.

Marcie Auger :
Nous lui avons demandé parce qu’honnêtement, nous n’étions pas sûrs que son fils survivrait au vol, sans parler de ce qui suivrait. Il était plutôt stoïque, mais il est venu. Nous l’avons sanglé au siège. Les pilotes nous ont mis à la page, et nous nous sommes dit qu’il fallait absolument qu’un parent nous accompagne à ce moment-là. Ensuite, c’était direction le CHEO.

Pat Auger :
Et nous pris de ses nouvelles.

Marcie Auger :
Oui. Nous étions aux soins intensifs quelques jours plus tard pour y reconduire un patient et nous voulions savoir comment s’en sortait le petit. Le père nous a vus à l’autre bout de la pièce. Il a littéralement couru dans les bras de Pat. Il a dit : « Oh mon Dieu! Vous avez sauvé la vie de mon fils. » Et il se souvenait de tout ce que nous avions fait jusqu’au « réglage de la petite roue sur la perfusion pour que le liquide coule correctement ». Ses souvenirs étaient très vivides. Il se rappelait chaque étape. Le bébé, le petit a survécu. Nous avons gardé contact avec lui depuis.

Marcie Auger :
En général, on ne le fait pas. Après le transfert d’un patient, il n’est plus notre patient. Cependant, la famille avait aussi communiqué avec nous pour nous donner des nouvelles de son état. Nous avons eu des retrouvailles avec lui. Je ne me souviens plus de l’année. Par contre, j’ai la vidéo où son père et lui sont venus pour jeter un œil à l’aéronef et visiter la base. À l’époque, il devait avoir à peu près quatre ans. Il a dit qu’il venait nous montrer qu’il allait bien. C’était très mignon. Nous le voyons comme un petit miracle parce qu’il était si gravement blessé. Nous avions peur qu’il ne survive pas au vol. Mais il s’en est très bien sorti.

Rachel Scott :
Tout au long de la saison, nous présentons les profils de différents membres de notre organisation qui ont changé la vie des patients. Cet épisode a été réalisé par Rachel Scott et Phil Kim avec l’aide du fantastique personnel d’Ornge.

Marcie Auger :
Merci de nous avoir reçus et d’avoir pris le temps de réaliser ce balado. Je trouve ça super qu’on informe davantage la population sur notre travail et qu’on l’aide à comprendre notre rôle dans le système de santé.
 
 

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Qu’il s’agisse de la coordination et de la répartition des appels, du triage des patients dans la province ou de la logistique liée à l’exploitation d’une flotte d’hélicoptères, d’avions et d’ambulances terrestres, vous découvrirez ce qu’il faut pour fournir des soins vitaux dans un environnement en constante évolution. Téléchargez PULSE sur votre application de baladodiffusion préférée ou visitez le www.ornge.ca/pulse pour écouter le plus récent épisode.

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